Anciennement Paris-Dakar, le Dakar est un rallye-raid créé par le pilote Thierry Sabine, en décembre 1978. D’abord organisé voiture et à moto, puis en camion l’année suivante, le Paris-Dakar se décline en quad en 2009 et finalement en SSV (Side by Side Vehicule) à partir 2017. La première édition offre un périple de 10 000 kilomètres en partant de la place du Trocadéro à Paris pour traverser l’Algérie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et finalement le Sénégal pour se clore au Lac Rose de Dakar. Ils sont 176 participants, presque exclusivement français avec quelques exceptions italiennes, à s’élancer le 26 décembre 1978. Le premier à franchir la ligne d’arrivée est le pilote de moto Cyril Neveu aux commandes sa XT 500 de chez Yamaha. Il remportera d’ailleurs l’édition suivante. Du côté automobile c’est Alain Génestier au volant de son Range Rover qui l’emporte
Le Paris-Alger-Dakar gagne très rapidement en renommée, malgré la faible présence des médias lors de ses premières éditions, et attire chaque année de plus en plus de concurrents, des quatre coins du monde, à la recherche de cette dose d’adrénaline. L’itinéraire est modifié d’une année à l’autre et est parfois chamboulé.
Des changements d’itinéraires peuvent être décidés durant la course, c’est le cas en 2000 où un pont aérien entre Niamey, la capitale nigérienne, et Sebha, en Lybie, conduit à la suspension des épreuves pendant quatre jours.
Si le trajet n’est que faiblement modifié durant les éditions précédentes, c’est en 2008 que l’édition sera belle et bien annulée. La seule depuis la création de la course d’ailleurs. Cette annulation survient par décision de l’Amaury Sport Organisation, en charge de l’événement le 4 janvier 2008. En effet, à la suite d’un communiqué d’Al-Qaïda du 29 décembre, la menace terroriste devient réalité en Mauritanie, où plus de la moitié des étapes de cette édition devaient se dérouler. Devant la menace djihadiste, la course est stoppée avant d’arriver dans le pays où un climat d’insécurité règne depuis les attentas survenus quelques jours plus tôt (quatre touristes français puis trois soldats mauritaniens sont tués). Les organisateurs décident après cette année d’organiser le rallye en Amérique Latine. L’édition 2009 prend donc place en Argentine et au Chili avec un départ et une arrivée à Buenos Aires.
Le raid est jusqu’en 2019 organisé sur ce continent pour maintenant laisser le soin à l’Arabie Saoudite d’accueillir la course la plus connue du monde et ce pour les cinq prochaines éditions à venir.
Le Dakar 2020
Déroulée en janvier dernier (du 5 au 17), cette édition en 12 étapes, à lieu intégralement en Arabie Saoudite. Après 11 années en Amérique Latine (Argentine, Paraguay, Chili et Pérou), le pays du Moyen-Orient reprend donc le flambeau pour cinq ans. L’occasion pour les 342 participants de découvrir neuf des 13 provinces d’Arabie Saoudite à travers presque 8 000 kilomètres à parcourir. En passant par les grandes villes du pays comme Djeddah, Riyad, Neom ou encore La Mecque, l’évènement sollicite de nouvelles compétences physiques et mentales autant pour les pilotes que pour leurs confrères à la navigation et autres équipes techniques.
Certains n’en sortiront pas indemnes. En effet dans un nouveau lieu, non sans risque, le triste bilan de la mythique épreuve s’alourdit. A la 7ème étape, le pilote de moto, d’origine portugaise, Paulo Gonçalves s’éteint des suites d’une chute au km 276. Il sera retrouvé inconscient et en détresse respiratoire pour être ensuite héliporté à l’hôpital de Riyad où le décès sera déclaré. Il est le 25ème concurrent (dont 20 pilotes de motos) à être tué depuis la création de la course. Lors de l’avant-dernière étape le pilote néerlandais Edwin Straver chutera également se fracturant la colonne vertébrale. Il en perdra la vie quelques jours plus tard.
Les premiers records ont été établis avec peu de Français dans les tops. Pour les motos, c’est pour la première fois un américain qui remporte l’épreuve en 40 h 02 min, Ricky Brabec avec sa fidèle CRF 450 Rally de chez Honda, participant depuis 2016.
Pour les quads c’est le chilien Ignacio Casale, en Yamaha, en 52 h 04 min, suivi de 18 minutes par le français Simon Viste.
En ce qui concerne les Side by Side Vehicules (SSV), c’est une nouvelle fois un américain, à bord d’un modèle du constructeur canadien Can-Am, du nom de Casey Currie accompagné de Sean Berriman, qui terminera l’épreuve en 53 h 25 min.
Au volant d’un Touareg de chez Volkswagen puis d’une Peugeot 3008 pour terminer en Mini John Cooper Works Buggy, c’est le multiple champion madrilène, Carlos Sainz surnommé « El Matador » secondé par Lucas Cruz, qui remportera l’épreuve de justesse en 42 h 59 min.
Enfin pour les camions, le russe Andrey Karginov et son équipe habituelle toujours chez KamAZ qui surpasse ses adversaires en 46 h 33 min. Rappelons que Karginov avait été exclu de l’édition précédente pour avoir renversé un spectateur et ne pas s’être arrêté pour lui porter secours
Les records du Dakar
Podium du nombre de victoires par participants :
Parmi les 29 participants ayant gagné au moins deux fois ce rallye, neuf sont des Français. La palme d’or revient à Stéphane Peterhansel. Originaire de Haute-Saône, il comptabilise sur 30 participations 13 victoires, dont six à moto (Yamaha) et sept en auto (Mitsubishi, Mini puis Peugeot). Il détient également le record de victoires d’étapes dans les deux catégories à savoir respectivement 33 et 47 pour un total de 80 victoires d’étapes. Les suivants sont le septuple vainqueur Vladimir Chagin en camion suivi du tchèque Karel Loprais, appelé « Monsieur Dakar », qui comptabilise six victoires également en camion.
Podium du nombre de constructeurs participants par pays
Chaque pays possède ses propres constructeurs qui peuvent naturellement signer des contrats avec les concurrents du monde entier. Observons de plus près les pays les plus productifs. Tout d’abord le Japon avec ses neuf constructeurs (Yamaha, Honda, Mitsubishi, Hino, Toyota, Kawasaki, Suzuki, Nissan, et Isuzu). Ensuite l’industrie française n’est pas en reste avec ses sept constructeurs (Peugeot, Renault, Citroën, Schlesser-Renault, ALM-ACMAT, Sherco et SMG) ex aequo avec nos voisins allemands (BMW, Volkswagen, MAN, Porsche, Mercedes, E-ATV).
Podium des constructeurs les plus victorieux
Du côté des constructeurs, l’industrie nippone Yamaha l’emporte dans les catégories motos et quads avec 19 victoires talonnée par les autrichiens de chez KTM avec 17 victoires uniquement à moto. En ce qui concerne les camions maintenant c’est le géant russe KamAZ qui comptabilise 15 victoires. La France quant à elle en 4ème position compatibilise sept victoires, en catégorie autos, avec Peugeot, derrière Mitsubishi à 12.
Il est important de souligner que le constructeur KamAZ détient le monopole dans la construction de camions. Cela explique donc en partie le très grand nombre de victoires du constructeur même si le camion le plus victorieux reste le Tatra 815, modèle d’origine tchèque tout comme son pilote Karl Loprais.
Podium des pays vainqueurs du Rallye depuis sa création
Cocorico ! La France rassemble le plus de victoires et de loin avec 49 victoires dont 22 en auto, 22 à moto et 5 en camion. Vient ensuite la Russie avec 16 victoires dont 15 en camions et une en quad. Enfin l’Italie et ses 10 victoires pour 6 à moto et 4 en camion.
Record macabre
Si le Dakar est aujourd’hui le rallye le plus connu mondialement, il n’en reste pas moins l’un des plus dangereux et mortel. Depuis sa création on recense plus de 74 décès connus au cours des différentes éditions. Parmi les 25 concurrents, les motards sont les plus touchés avec 20 morts dont le dernier, Paulo Gonçalves, est décédé durant l’édition de cette année 2020. Viennent ensuite les victimes des équipes techniques et autres civils dont le créateur de la course Thierry Sabine dans un accident d’hélicoptère accompagné du chanteur Daniel Balavoine. A cette occasion également l’une des 18 journalistes, morts pour ce sport, périra dans l’accident. Le chiffre enfin le plus sordide reste tout de même la disparition de plus d’une quinzaine d’enfants au fur et à mesure des éditions.