Dès le mois de mai 2022, tous les véhicules neufs devront être équipés d’une « boîte noire ». Cette mesure répond à la décision prise en 2019 par l’Union Européenne pour renforcer la sécurité sur les routes d’Europe. Ce boîtier « enregistreur de données d’évènement » permettra de récolter toutes les informations de conduite lors d’accidents. Aujourd’hui, l’accueil du dispositif divise. Si cette nouvelle mesure semble être un pas en avant pour la sécurité routière, elle pourrait pour certains être une nouvelle mesure de flicage.
Comprendre les circonstances d’un accident
De ce qui est dit, la vitesse, les mouvements et l’angle du volant, le bon port de la ceinture de sécurité, les coordonnées GPS ainsi que les phases d’accélération et de décélération seront récoltés. Toutefois, ces données ne seront pas transmises aux constructeurs ni aux assurances. De plus, seules les 30 secondes avant et après l’accident seront utilisées. En somme, selon le Parlement européen, le système va permettre de « mieux comprendre les circonstances d’un accident ». En outre, il permettra également de dissuader les automobilistes imprudents en incitant à ralentir sur les différents axes routiers. Une tendance qui se confirme aux Etats-Unis où le taux d’accident a chuté de 20 % en cinq ans.
Je pense que ça n’apporte pas une contribution intéressante à la sécurité routière. Ça entraîne des couts supplémentaires. Ça donne toujours l’impression aux automobilistes qu’ils sont sans cesse surveillés, radarisés, contrôlés et, quelque part, infantilisés – Daniel Quéro, Président de l’association 40 millions d’automobilistes.
Des informations ciblées et sécurisées
Bien que le dispositif s’apparente à un « mouchard » pour les autorités, les constructeurs démentent cette idée. De fait, la boîte est dépourvue de micro ou tout autre système d’écoute. Quoiqu’il en soit, les informations récoltées demeurent dans un circuit fermé et ne peuvent être transmises qu’aux autorités sur la base du droit en vigueur. A cette occasion, les délais de justice devrait être également réduits. Pour le moment, le boitier devrait coûter dans les 100 euros (hors frais d’installation). En ce qui concerne Renault, une simple mise à jour du logiciel permettra l’implémentation de ce système. De son côté, Ford assure, au même titre que les airbags, que cette dépense rentrerait dans le prix de revient du véhicule. Aucun frais supplémentaire ne sera alors imposé. Enfin, cette mesure deviendra obligatoire en mai 2024 pour l’ensemble du parc automobile européen.
Cela va participer d’une part à la manifestation de la vérité en cas d’accident grave, et ça va également participer à l’amélioration du traitement de l’indemnisation pour les victimes – Me. Vincent Julé-Parade
[post-carousel id= »2784″]