Luca de Meo, moteur de la Renaulution

Voilà bientôt un an que Luca de Meo a repris le volant de Renault. Un départ en demi-teinte à cause de la pandémie qui a exigé une toute autre gestion de la marque au Losange. L’homme d’affaires italien doit de plus rivaliser avec son prédécesseur, Carlos Ghosn, qui d’une main de fer avait mené le bateau depuis 2008. Pourtant, le nouveau directeur a déjà fait ses preuves dans le secteur de l’automobile. Désormais, il compte apporter une toute nouvelle stratégie de production et de communication pour assurer la pérennité du plus gros constructeur français. Mi-janvier il annonce lancer la Renaulution. Où en sommes-nous ?

Fort de son expérience…

Luca de Meo est  un passionné d’automobile. Même s’il débute sa carrière chez Renault en 1992 et passe quelques années chez Toyota, c’est chez Fiat qu’il exprimera tout son potentiel. Avec une stratégie novatrice, il contribue à relancer fortement la marque en 2007 avec le retour de la Fiat 500. Seulement, des divergences sur les objectifs difficiles à tenir dans les délais impartis le contraignent à partir. Il enchaîne par la suite au poste de direction marketing de Volkswagen jusqu’à Audi. En 2015, il sera enfin responsable du redressement de Seat au moment ou éclate le Dieselgate. Objectif réussi pour le Milanais. En 2018, le constructeur catalan et filiale de VW observe la clientèle la plus jeune de l’ensemble du groupe. Enfin, en plus de maîtriser cinq langues (italien, anglais, allemand, espagnol et français), l’auteur d’une thèse sur l’éthique commerciale continue d’enseigner à son université Bocconi en Italie.

…Luca de Meo revient au Losange…

Tout indiqué après la fuite de Carlos Ghosn, Luca de Meo, revient après 25 ans chez Renault. Le groupe se porte alors pour le mieux. En effet, Renault est encore aujourd’hui le plus gros vendeur de voitures électriques grâce à la Zoé. Dès son arrivée, il donne le ton et souhaite tourner différemment l’organisation de la firme.  Toutefois, il faudra attendre six mois et le début 2021 pour que le nouveau DG établisse en fonction de la crise sanitaire sa feuille de route.

Je rêve de faire pivoter Renault : passer d’une boîte de véhicules qui intègrent de la tech à une boîte de tech qui intègre des véhicules. – Lors de la création de SoftWare République

Il ne s’agit plus de produire à la chaîne mais de produire mieux. Soucieux de l’environnement et de la sécurité, il annonce dans la foulée, en avril vouloir brider tous les moteurs à 180 km/h. Cette mesure répond à ces deux volontés et ne dérangera pas nos voisins en Allemagne où l’usage est de se positionner à cette vitesse sur les autoroutes.

… et amorce une nouvelle ère

Souvent décrit comme l’Anti-Ghosn, Luca de Meo reste un chef d’entreprise qui souhaite faire prospérer la marque au Losange. Cette volonté s’illustre d’emblée par un nouveau design du Losange de la marque proposé en mars dernier. Comme son prédécesseur, il compte bien miser sur de gros investissements en dépit de la crise sanitaire pour restaurer la combativité de la marque. De plus, toutes les firmes du groupes (Renault, Dacia, Alpine et Mobilize) devront contribuer à l’effort de guerre. Lorsqu’il lance en janvier la Renaulution, il s’appuie sur une réédition de la mythique Renault 5 de 1973. En témoigne la concept-car jaune présentée ci-dessous, celle-ci a la particularité d’être disponible en hydride et en 100 % électrique. La petite sœur de la Zoé devrait débarquer dans les concessions aux horizons de 2025.

Quoiqu’il en soit, le nouveau directeur général de Renault semble confiant pour l’avenir. Dans un entretien accordé au Parisien, il estime la marque comme une locomotive technologique. Rien que ça ! Une locomotive donc la France aurait un rôle primordial à jouer qui pourrait rapporter 8 milliards d’euros de PIB. Renault possède donc un nouveau visage à sa tête et pourrait bien élargir son champ d’activité dans les années à venir.