Michelin annonce des pneus 100 % recyclables pour 2050

Les pneus ne sont pas qu’un bout de caoutchouc manufacturé. C’est un tissage complexe de tissu et de métal qui vont faire la rigidité du pneu. Chaque pneu est construit selon le véhicule auquel il va être attribué. Les constructeurs inscrivent systématiquement les caractéristiques sur le flanc du pneu. La largeur du pneu (en mm), la hauteur du flanc, la taille de la jante (en pouces) ainsi que la résistance en fonction de la vitesse maximale et de la sportivité du véhicule. En somme, chaque véhicule a besoin de pneus adaptés. L’adhérence n’est pas la même en fonction d’une voiture sportive ou d’un poids lourd. Les pneus doivent également s’adapter à l’utilisation qu’ils vont devoir subir.

Michelin s’est engagé à produire des pneus 100 % recyclables d’ici 2050. Le manufacturier français se laisse donc 30 ans pour utiliser exclusivement des matériaux durables et recyclables. Aujourd’hui, le fabriquant n’utilise que 30 % de matériaux d’origine naturelle ou recyclés. Près de 6 000 employés de l’entreprise œuvrent à cette transition écologique. Réparties dans sept centres de recherche et de développement dans le monde, ils sont accompagnés par plusieurs start-up innovantes.

Des partenaires qualifiés

Parmi elles on retrouve la jeune entreprise française Carbios qui devrait s’associer à Bibendum d’ici l’automne 2021. Cette entreprise recycle le plastique PET (Poly Téréphtalate d’Ethylène) pétrosourcé avec des enzymes qui rendront la matière sous sa forme originelle. Cette opération est réutilisable à l’infini. Michelin estime pouvoir recycler quatre milliards de bouteilles plastiques en pneus par an.

D’autre part, Michelin s’est également associé, depuis 2019, aux sociétés IFP Energies nouvelles (Institut Français du Pétrole) et Axens dans le cadre du projet BioButterfly. Ces entreprises recherchent conjointement des procédés chimiques pour transformer la biomasse, présente dans les déchets végétaux, en copeaux de bois. Ces copeaux représentent une alternative au butadiène, un élément constitutif du caoutchouc synthétique.

Ensuite, depuis novembre 2020, Michelin a débuté un partenariat avec Pyrowave. La société canadienne transforme les emballages alimentaires constitués de plastique pour produire du styrène recyclé. Autre composante très importante qui permet de produire du caoutchouc synthétique. Chaque année, l’entreprise pourra recycler jusqu’à 42 milliards de pots de yaourt en pneus.

Enfin, la dernière annonce concerne la création de la première usine du fabricant français dédiée au recyclage de pneumatiques. Une première mondiale en coopération avec l’entreprise Enviro. Cette marque suédoise utilise une toute nouvelle technologie pour extraire le noir de carbone, l’huile de de pyrolyse, l’acier et le gaz des pneus usagés. Ces éléments pourront être intégralement réutilisés dans la production d’autres matériaux à base de caoutchouc.